Malek serait donc un virus exogène qui n’appartiendrait pas au « corps » traditionnel français. Voici donc, s’il en était besoin, une bonne piqûre de rappel pour qui voudrait encore se bercer d’illusions : on ne peut pas aller contre sa propre nature et celle-ci finit immanquablement par vous plaquer au sol lorsque vous vous apprêtez à transformer l’essai. Halde ! N’allez pas plus loin.
Pour Longuet, Malek, le beurre, est donc l’anti-corps traditionnel, une éolienne dans un champs de jonquilles, un énorme poireau sur la joue immaculée de la douce et blanche France.
Le sort – peu enviable – de Malek, le renvoie à quelques souvenirs de son pays d’origine, lorsque les français laissaient derrière eux leurs supplétifs Harkis, les livrant à la vindicte des partisans du FLN après qu’ils se soient dévoués corps et âme à la cause de la France.
Les propos de Longuet sont profondément choquants quoi que peu surprenants au final, lorsque l’on connaît le parcours idéologique du personnage. On ne peut même pas présumer qu’ils ne fasse là que dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas : en 2010, en France, on ne chuchote plus. Les « tabous » ont été anéantis, la parole s’est libérée de l’infâme joug anti-raciste qui la retenait prisonnière, les carcans de la censure ont été brisés, les chaînes de la « bien pensence » ne sont plus.
Désormais, il est permis de dire que les dealers sont noirs et arabes, que les plus grands escrocs sont juifs, que les voleurs de poules sont roumains, que les mafieux sont italiens, que les pédophiles sont blanc, que les chômeurs oisifs sont martiniquais.
Mais revenons-en à notre mouton noir. Malek, donc, s’est vu signifier en des termes assez polis, ce que Longuet aurait pu exprimer en des termes bien plus crus : dégage. Mais à l’UMP, on fait dans le raffinement.
Bien évidemment, ces propos ont été sortis de leur contexte, déformés, manipulés, mal compris, comme tous les propos racistes entendus ces derniers mois. L’antienne est connue et la chanson maintes fois fredonnée est désormais apprise de tous.
Faut-il pleurer Malek ? J’ai essayé, mais je n’y suis pas parvenu. J’ai bien tenté de chialer, de chouiner, de stimuler mes glandes lacrymales, mais en vain. Les larmes ne venaient pas.
Et pour ne rien vous cacher, j’ai même bien ri en entendant les propos de Longuet. Oui, je l’avoue, j’ai ri du malheur d’un autre, mais c’était trop bon.
Que Malek, le porteur d’eau de la classe dominante, celui qui s’est hissé en grimpant sur le dos des jeunes de banlieue, celui dont l’idéologie n’est en rien différente de celle de Longuet, soit ramené à son véritable statut, celui de beurre de service, ne doit pas nous attrister.
Ce « Petit Le Pen Arabe » (PLPA) pour reprendre l’expression que Malek avait utilisé pour désigner Tarek Ramadan, servira peut être d’exemple aux autres « beurres » même s’il est permis d’en douter.
Rama pourra continuer à se blanchir la peau en s’enduisant de pommades, Fadela continuera à se lisser la tignasse crépue et à mettre des tailleurs gris, elles seront inévitablement renvoyées à leur condition d’origine, celle d’allogènes que le corps traditionnel français rejette, comme une greffe qui ne prend pas.
Les beurres devront donc en faire toujours plus (ça promet), montrer « patte blanche » sans que cela ne garantisse en rien le succès de leurs entreprises. Car ils sont ce qu’ils sont nés.
On peut cependant espérer une issue assez heureuse pour Malek. Il a donné assez de gages de sincérité et de dévouement et il remplie à merveille le rôle qui lui est assigné. Il est utile à la caste dominante qui aime s’entendre chanter la berceuse assimilationniste et entonner le chant du reniement.
Il y a deux personnages qui méritent largement leur entrée au dictionnaire de l’infamie : Malek et Amine.
Le second –vous vous en souvenez sûrement – est celui dont le Ministre de l’Intérieur à inspecté les canines, tâté les joues, tapoté la nuque avant de le certifier « bon Arabe ». Mais point trop n’en faut, fut-il d’un excellent pedigree, comme le rappela le Ministre et buveur de bière, comme le lui rappela cette femme chargée de présenter la bête.
Longuet est plus exigent qu’Hortefeux. Il n’a pas trouvé Malek assez bon, d’un pedigree moindre, bref, pas assez « français » pour présider la HALDE.